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La professionnalisation de l’enseignement musulman est très importante. La transparence sur nos établissements, auprès des parents, est très importante également. Il y a de réelles compétences dans la communauté, il faut les exploiter, y mettre la bonne intention et faire de grands projets. Mme Hadj Chaib
Tout d’abord, merci pour l’intérêt porté à notre école. Je trouve très bien ce que vous faites, la professionnalisation de l’enseignement musulman est très importante. La transparence sur nos établissements, auprès des parents, est très importante également. Je vous encourage à continuer avec @hudhud car vous répondez à un réel besoin. Il y a de réelles compétences dans la communauté, il faut les exploiter, y mettre la bonne intention et faire de grands projets. Mme Hadj Chaib Je suis Radia HADJ CHAIB, je suis directrice de l’école en ligne EVE, maman de 5 enfants et je suis expatriée à Ryadh. J’ai quitté la France il y 6 ans.
Expatriée à l’étranger, en Arabie Saoudite, en 2012, j’ai mis l’accent sur l’éducation de mes enfants. Ma priorité était de permettre à mes quatre enfants de poursuivre un haut niveau scolaire. Je me retrouvais rapidement confrontée au manque d’école adaptée aux besoins de mes enfants, à un niveau scolaire faible ainsi qu’au transport scolaire interminable. Je recherchais une pédagogie différente, mais l’offre éducative était peu diversifiée. Je décidais de prendre les choses en main et fait le choix de l’école à la maison. Déjà maman d’une famille nombreuse, je devenais enseignante de primaire, de collège et de lycée. Je me rendais très vite compte que mon expérience était partagée par de nombreuses mamans à travers le monde, qui, pour différentes raisons (pédagogies différentes, école non adaptée aux besoins de l’enfant, rejet du système éducatif classique etc.) désiraient continuer l’expérience de l’école à la maison. Cependant, beaucoup de mamans rencontraient des difficultés à enseigner à leur enfant car l’investissement que cela demande est très vite une contrainte. Enseignante est un métier qui demande beaucoup de pédagogie, de patience et de savoir-faire. J’ai décidé de créer une école alternative qui propose des cours en ligne. Ma vision est de se diriger vers l’excellence. La formule correspond aux besoins des enfants, faisant appel à une pédagogie adaptée, des professeurs diplômés, des formations continues et une équipe pédagogique renforcée. Nous avons ouvert en Janvier 2017. De Janvier à Juin nous avions 22 élèves, des mamans de l’ancienne école en ligne qui nous ont rejoints. 1, 2, 3, 4 classes se sont ouvertes sur ces 6 mois. Je n’ai pas eu le temps de faire de publicité car je devais gérer le fond de mon projet. En septembre 2017, nous étions 130 élèves, sans faire aucune publicité. Allah a mis sur mon chemin, une superbe équipe, convaincue du projet, qui a les mêmes convictions que moi, qui sont conscientes que l’école n’est pas un moyen de faire de l’argent. On avance tous avec la même nia, servir nos enfants, servir la communauté entière.
J’ai personnellement fait des études de commerce. Au début j’étais seule, avec mon mari. Nous sommes en Arabie, il nous fallait donc un sponsor saoudien pour ouvrir. Mon mari a apporté les fonds. Ensuite nous avons constitué les équipes pédagogiques. La directrice d’une école en ligne, ne doit pas forcement être enseignante si elle est assistée d’une bonne responsable pédagogique. La directrice est une chef d’entreprise et elle gère son école comme une entreprise. C’est le pilier qui gère son équipe. Quand on a une bonne équipe, on est facilité. Personnellement, je pense que le lien avec ses équipes et fondamental. Il faut les écouter, organiser des soirées pour maintenir l’ambiance, de prendre conscience qu’ils ne sont pas que des salariés, que ce sont avant tout des humains, des personnes filah. Il faut les respecter et savoir tirer le meilleur de son équipe, se soutenir, entretenir la bonne intention. On essaie d’être solidaire. Et ce n’est que comme ça que les professeurs restent. Si vous voyez une école où le turn over est énorme, la direction a forcément une responsabilité, c’est qu’il y a un problème.
Je vous parlerais seulement de mon expérience, je ne peux pas généraliser aux autres écoles en ligne qui n’ont sûrement pas le même statut. Tout d’abord, j’ai eu l’idée, que j’ai formalisée à l’aide d’une responsable pédagogique. Nous avons travaillé sur nos supports pédagogiques. Puis nous avons créé les outils permettant de les diffuser à des élèves (site, plateforme avec les classes en ligne…) J’ai fait un dépôt de domaine pour l’adresse du site internet , Eve. Ensuite nous avons cherché une personne de confiance qui pourrait être notre sponsor pour ouvrir notre entreprise car c’est comme ça que ça fonctionne ici. Ça a pris trois ou quatre mois. Puis j’ai simplement déclaré mon entreprise à la chambre de commerce de Ryah et reçu un numéro d’immatriculation. En Arabie les écoles en ligne ne sont pas connues, c’est tout nouveau, ça se développe tout juste.
Nous avons reçu un très bon accueil par la chambre de commerce qui découvrait un peu le concept. Pour le grand public, au tout début, les élèves étaient majoritairement des français expatriés en Arabie. Pour les élèves qui sortaient de l’école en ligne qui fermait, c’était une solution d’urgence qui tombait à pic, et qui répondait à leur besoin immédiat. Aujourd’hui les élèves sont majoritairement des français de France, des français au Maroc, en Algérie et en Tunisie. Au début je ne visais pas du tout le public français mais l’offre est restreinte en France, alors nous sommes devenus une nouvelle option pour eux pour un tas de raisons. La mixité dans les classes de collège en France peut en faire partie.
Pas énormément, il faut payer le site, la plateforme, et les premiers salaires des enseignants. Je dirais un apport d’environ 5000 euros Pour l’instant l’équipe de gestion est toujours bénévole.
De l’aide en interne surtout, nos proches, les rencontres de fil en aiguille. J’ai eu l’idée de contacter d’autres écoles mais à l’époque il n’y en avait pas beaucoup.
Nous ne sommes pas reconnus par les académies françaises. Nous n’avons pas de numéro d’immatriculation auprès d’un rectorat ou du ministère de l’éducation. Nous sommes une entreprise étrangère, d’accompagnement à la scolarité d’enfants déclarés en instruction en famille. Les inspections sont supportées par les parents. Nous donnons tout de même des certificats de scolarité avec le tampon d’Eve. Cependant pour les années à venir, nous allons nous pencher sur cette option si, cette déclaration ne nuit pas à notre option d’école internationale. Nous sommes une entreprise saoudienne, nous n’avons rien avoir avec le système français et nous ne souhaitons pas qu’ils interviennent dans nos programmes. Cependant, au vu de la qualité de nos cours, nous souhaitons être reconnu comme un partenaire solide des familles ayant fait le choix de l’instruction en famille. Par contre nous sommes en contact avec l’ambassade de France et le lycée Français avec qui nous avons de très bonnes relations. Quant à la mise sous contrat , je pense que ça ne va pas avec mon statut d’entreprise étrangère. Je ne pense pas que ce soit possible non. De plus j’accorde une importance particulière à notre liberté de programme, notre contenu et à nos méthodes.
Je me suis rendue compte une fois lancée que c’était beaucoup de travail, énormément de travail. Mais toutes les communautés ont des écoles d’élites, pourquoi pas nous ? J’ai l’impression d’avoir dans la direction d’une école en ligne, plus de travail qu’une direction en présentiel car ça ne s’arrête jamais. Dans une scolarité en ligne, après 18h les parents nous contactent encore sur what’s app ou sur le forum et attendent des réponses immédiates. Dans une école en présentiel, à 18h l’école est fermée, plus personne ne répond. Dans un lancement de projet, on ne compte pas ses heures, ça peut être une difficulté, de concilier vie de famille et une vie professionnelle qui ne s’arrête pas. Dans un autre ordre d’idée, la communication joue beaucoup dans les inscriptions. Pas mal d’écoles en ligne ne sont pas connues, la communication est importante pour nos établissements, mais c’est un métier, il faut avoir le temps et les compétences en plus de toutes nos autres taches de directeur. Ou sinon trouver les bons prestataires, si on tombe sur les mauvaises personnes, on perd du temps et de l’argent, c’est ce qu’il m’est arrivé avec mon premier site internet, les délais étaient trop longs. Enfin pour obtenir les licences des programmes que nous avons choisis, c’était un peu difficile. Mais après la difficulté vient la facilité. Pour les atouts, avec une intention sincère, j’ai vraiment été facilitée hamdulah. J’ai rencontré les bonnes personnes au bon moment, notamment ma responsable pédagogique.
Nous avons 130 élèves. Répartis en primaire, collège, lycée : dans les classes de CP à la 1ère. Nous avons pour l’instant une classe par niveau. Nous avons 14 classes. 25 professeurs salariés et 5 membres de l’équipe de gestion d’Eve Et nous avons aussi un cursus international. L’étude des sciences religieuses et de la langue arabe figurent au programme de l’École EVE, dans le but de promouvoir le savoir, l’éthique et l’engagement envers la vie, les idéaux et les valeurs islamiques, grâce à l’apprentissage de la langue arabe et l’étude des concepts, de thèmes et des textes traditionnels musulmans. Le cursus international se compose du programme de langue arabe, du Coran et des sciences religieuses de l’Arabie Saoudite combiné au programme classique français de l’Education Nationale. Cela représente 26heures de cours hebdomadaire. Le cursus classique et le cursus international se concordent très bien vu que ce dernier est proposé le matin. Notre école vise l’excellence, nous nous donnons à fond dans ce sens. C’est une école d’élite pas dans le sens de la sélection, dans le sens des moyens mis en œuvre pour donner un très bon niveau. Notre communauté a les moyens, notre communauté le mérite. Nos petits musulmans en sortiront armés : avec la capacité de réflexion, la compréhension des choses, avec la crainte de Dieu.
Les effectifs sont différents. Les enfants sont entre 8 et 10 par classes seulement. Contrairement à enseignement classique, la classe en ligne permet une proximité entre l’enseignante et les élèves. Les enseignantes et les élèves font classe chez eux, dans leur intimité, c’est un cadre rassurant. Les élèves participent tout le temps, à 8 enfants dans la classe, ils sont toujours sollicités. Il n’y a aucun enfant laissé dans le fond de la classe, ou aucun élève qui n’est pas interrogé. Ils sont toujours en action, stimulés. Nous sommes très proches. Je connais les 130 enfants scolarisés dans mon école, je sais dans quelle classe chacun est. Chaque élève a accès à la plateforme, où il dépose son devoir, son cours, où il consulte son emploi du temps. Les enfants ont accès à la classe virtuelle sur cette plateforme, nous utilisons l’outil « Zoom », où est projetée la classe en visio-conférence. La plateforme c’est aussi là que les parents ont accès aux bulletins scolaires et où ils peuvent contacter les professeurs. Les professeurs y mettent leur correction. Tout se fait sur la plateforme. Le matin, s’opèrent uniquement les enseignements du cursus international et les après-midi les cours en français suivant les programmes de l’éducation nationale. Ça permet aux enfants scolarisés dans les pays arabes de suivre les deux cursus. Les cours du cursus classique commencent à 14h30, heure saoudienne, ça fait 12h30 heure française. Les élèves de France se callent sur les horaires des élèves d’Arabie, mais l’année prochaine ça sera l’inverse. Ils ont entre 3h et 3h30 de cours par jour, s’ils ne prennent pas le cursus international. Il y a des travaux, des projets à faire à la maison et des évaluations où la famille à une heure pour remplir le document et le poser sur la plateforme afin de mettre en condition pour les examens. A la rentrée sera mis en place, l’aide aux devoirs le soir, pour les enfants qui ont des lacunes, ou du mal à faire seuls les devoirs. Nous essayons de proposer un programme vraiment complet.
Tout d’abord grâce à nos effectifs, nous faisons vraiment attention à suivre le rythme de l’enfant. Il y a une réelle écoute. Si les bases ne sont pas acquises, on ne court pas après le temps. On finira le programme mais on s’attache à bien les revoir, les assimiler. Pour le primaire nous avons constitué nos propres supports, avec de la manipulation, un peu de matériel Montessori, la méthode Singapour, des manuels anciens pour le langage, la grammaire. On suit les compétences attendues du programme de l’éducation nationale. Pour le secondaire, nous avons choisi les supports correspondants aux programmes français. Nous avons fait un benchmark de tous les supports : « Bordas » et « Lelivrescolaire ». Les manuels en version numérique sont mis structure à disposition des enseignants. Les parents choisissent la version numérique ou papier qu’ils paient lors de l’acquisition des fourniture scolaires. Nous payons une licence pour l’utilisation des supports Bordas par la. Pour l’arabe nous faisons nos propres supports, des supports adaptés pour les francophones et pour le religieux nous suivons le programme saoudien. Ensuite nous avons la chance d’être en Arabie, donc nous avons une équipe proche des chouyoukh d’ici, qui pose les questions relatives à tout ce qui est religieux. Ceci pour un enseignement conforme. Nous essayons d’avoir une approche explicative sur toutes choses qui ne seraient pas conforme à notre religion.
Au CP c’est à partir de 100e par mois et la terminale est à 160e par mois pour le cursus simple (français). Pour le cursus international (arabe/français) nous allons de 160euro en classe de CP jusqu’à 220 euro par mois pour la classe de terminale.
Je suis très exigeante au niveau du recrutement, intransigeante. Notre travail c’est d’allier de très bons supports, de proposer un bon cursus, donner les meilleurs outils aux enfants pour leur scolarité, pour leur orientation. Les enseignants se forment progressivement à l’enseignement en ligne, à l’informatique et à la pédagogie à adopter, car il faut maintenir l’attention des élèves qui sont derrière leur écran. Une formation une fois par semaine leur est proposée, avec la personne en charge de l’informatique, on veut un suivi. Enfin, je regarde aussi lors du recrutement, les connaissances religieuses des candidats. Il faut dans certains cours qu’ils aient la science et la pédagogie pour répondre aux questions délicates, de l’histoire, de la géographie…Il faut un certain niveau de connaissance, pour bien expliquer par des hadiths, des versets… pour démêler le vrai du faux. Si des enseignants sont intéressés par le projet, convaincus, ils peuvent postuler directement sur le site. Nous, on fait 80% du travail, les parents doivent être conscients qu’ils doivent faire les 20% restants, en responsabilisant leurs enfants, en vérifiant que les devoirs sont bien rendus, en veillant à ce que l’enfant ait un bon comportement, qu’il respecte les professeurs. Ça c’est le travail des parents. Nous ne prenons aucun enfant, pour lesquels des promesses ne pourraient être tenues. Il faut pouvoir rester devant un écran, les profils particuliers ont besoin de spécialistes, nous ne mentons pas sur notre offre. Des tests d’entrée sont proposés afin que chaque enfant puisse s’épanouir dans la bonne classe. Enfin…
D’être passionné, d’aimer faire ça. Avoir les épaules pour tenir un projet de création d’école. Les enfants sont une amana, les parents nous confient ce qu’ils ont de plus cher. Ils sont très exigeants. Il ne s’agit pas d’ouvrir une structure et de mettre un panneau école dessus. Il faut réellement travailler l’offre pédagogique. Il faut être à l’écoute des parents, de la demande, bien communiquer avec les parents, les professeurs. D’être patient, savoir les rassurer.
Avant tout la prière de consultation. Puis 3 choses : De se renseigner sur les supports, le recrutement des professeurs et la disponibilité de la direction. Comment peut-on vous soutenir ? Simplement en croyant en mon projet. Si vous croyez en mon projet, parlez de lui. Etre sincère, quand vous parlez de lui. S’il ne vous plaît pas, nous sommes ouverts aux conseils en vue de son amélioration. Eve en ligne recrute actuellement, n’hésitez pas à consulter les offres sur le site.
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